Norvège 2018

Les québécois disent Canot, les anglais Open Canoë, balade à la journée ou virée de plusieurs jours dans ce forum
françois
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Norvège 2018

Message par françois »

Norvège 2018 – 14 au 23 août.

J’avais beaucoup apprécié Peter et Armelle, animateurs de canad.be lors d’une petite descente de l’Allier à la suite de l’Open Canoë Festival il y a quelques années. Par la suite, j’avais pas mal lorgné leurs propositions sur le web pour des séjours canot-camping en Norvège, et cette année je décidai de franchir le pas. Jean-Raymond avait accepté de m’accompagner pour former un tandem et c’est ainsi que mardi 14 août, nous nous retrouvâmes autour d’une bière à l’aéroport d’Oslo. Il venait de Paris et moi de Copenhague où j’avais laissé ma blonde chez une amie au nord de la Zélande.

On s’installa dans le bus pour Trysill et ce furent deux heures de route au milieu des sapins en compagnie de Maurilio, jeune thésard transalpin basé aux Pays-Bas qui complétait l’équipe.

Armelle, Peter et Steijn de Canad/Norway outdoors nous attendaient au pied du bus ainsi que Dimitri, alsacien féru de bushcraft et quatrième stagiaire. Repas dans un bistrot local puis on enquilla une petite heure de route avec vision au crépuscule de deux magnifiques élans (les seuls que nous vîmes pendant tout le voyage).

Nuit réparatrice dans un petit chalet, puis au réveil un superbe petit déjeuner de harengs et de fromages bizarres avant de préparer nos bidons, filmés par un vidéaste chargé de la promo de Canad. On chargea tout notre matos ainsi que d’imposantes glacières Coleman sur la remorque, et en une petite heure de route, nous fûmes à pied d’oeuvre sur les rives du Lac Femunden. Au départ, nous devions descendre une rivière en Open Canoë mais les niveaux d’eau très bas de cet été caniculaire nous avaient obligés à changer nos plans, et ce serait donc 5 jours de lac en Open, puis 3 jours de rivière en gonflables.

Le vent qui soufflait fort allait se charger de rompre la monotonie d’un voyage en eau calme. Les bateaux une fois chargés, nous mettons le cap sur une petite île pour un pique nique nichés au creux de la mousse. Le vent ayant forci et des creux imposants s’étant formés, Peter nous fit mettre le cap sur une deuxième île, en plein milieu du lac, et en un tour de main, il transforma les deux Canyons en catamaran grâce aux espars, sangles et bouts divers dont il s’était muni. La plateforme ainsi formée était devenue insubmersible et l’on hissa la voile. On atteignit facilement les 8 km h selon le GPS de Steijn. En milieu d’après midi, le bivouac fut atteint et on installa le camp : tarp pour la cuisine et feu de bois, tipi pour les uns et hamac pour les autres. Bon dîner de spaghetti bolognaise au tofu, puis on s’installa pour la nuit, en cherchant à compenser au mieux les inégalités du terrain constitué de mousse enrobant de gros blocs de pierre laissés par les glaciers.

Jeudi 16 août
Après un super petit déj et un déplantage tranquille, on remit le catamaran à l’eau et poussés par un bon 4 Beaufort, nous naviguons jusqu’au pique nique, que nous prenons à l’abri d’un des rares petits ports du lac. L’après-midi, le vent ayant forci, c’est sans voile que nous continuâmes à faire route jusqu’à un autre bivouac de rêve. Excellent dîner de champignons cueillis sur place, de falafels végétariens, suivis de brownies arrosés de crème anglaise. Fatigués par cette journée ventée, chacun gagna son duvet de bonne heure.

Vendredi 17 août
Démontage et démarrage cool. Le vent souffle toujours fort mais nous démontons le catamaran et chacun se débrouille avec son équipier. Le canot essaie parfois de partir au surf et le léger différentiel de poids entre Jean-Raymond à l’avant et moi rend le redressement parfois difficile. Au déjeuner, Peter nous conseille d’ajouter du lest et nous chargeons environ 10 kg de pierraille à l’arrière : le canot file maintenant parfaitement droit dans les vagues et nous nous amusons beaucoup. Nous atteignons un bivouac somptueux au pied de la montagne et Peter nous confectionne une ventrée de crêpes pour le goûter. Au dîner, c’est ragout de soja et céleri, accompagné d’une purée au lait de coco et d’airelles.

Samedi 18 août
Croquemonsieur au coeur de renne fumé pour le breakfast : excellent !
Le temps est exécrable avec beaucoup de vent et de la pluie : donc aujourd’hui, c’est rando en montagne. On prépare son pique nique dans des boites en plastique et on part sac au dos en suivant Peter. Ici point de sentiers balisés, mais des paysages superbes : mousses aux couleurs variées, lichens divers, bruyères, bouleaux, pins. Plein de traces et de crottes, mais hélas les élans, rennes et autres gloutons ne se montrent point. Retour en milieu d’après-midi pour un goûter bien mérité. Petite sieste de fin d’après midi et dîner de bonne heure car demain on démarre tôt pour échapper au vent. Un curry au crabe accompagné de riz nous cale pour la nuit.

Dimanche 19 août
Premier coup de pagaie 9h15, le vent est tombé et JR est à la barre. Nous remontons jusqu’à la tête du lac et nous atterrissons dans un petit port : un ponton et quelques maisonnettes en bois. Nous piqueniquons au soleil en faisant sécher le matos, en attendant l’arrivée d’Armelle qui va nous navetter jusqu’à la rivière. Voyage pittoresque par une route en terre pour regagner notre camp de base et y échanger nos canots rigides contre des gonflables de chez Gumotex. On refait aussi le plein de la cambuse et on repart pour trouver un coin de bivouac au bord de la rivière. On s’installe dans un lieu enchanteur en aval d’un gros rapide que nous ne franchirons pas. Peter nous régale d’une soupe de cerfeuil et d’un couscous aux figues. Il sort même d’un bidon une bouteille de vin rouge pour fêter son anniversaire.

Lundi 20 août
Armelle nous a quittés discrètement au petit matin au volant du camion et la remorque. Chargement des gonflables : 2 biplaces et 2 monoplaces pour nos guides ,afin de pouvoir embarquer tout le matériel. Nous chargeons même quelques bûches pour le feu du soir. Petit briefing de sécurité et c’est parti ! Les gonflables sont très agréables à naviguer et nous négocions sans problème les petits rapides qui se succèdent. Ils ne sont pas très difficiles car le niveau est bas, mais demandent quand même un peu de technique.
Après le pique nique, la rivière se calme mais les paysages sont toujours très beaux. Le sentiment d’isolement est un peu moins grand que sur le lac, car une route en terre longe la rivière et ,de temps à autres, nous apercevons une habitation. Peter essaie de nous trouver un bivouac vraiment sauvage, cela s’avère un peu compliqué et nous remontons quelques centaines de mètres à la cordelle pour nous installer près d’un abri coupe vent et de toilettes sèches. Pour la première fois du trip, le sol est vraiment plat et l’installation des matelas est facile. Dîner : soupe de crevettes, fricassée de champignons frais cueillis du jour, purée au lait de coco et épinard, accompagnées d’oeufs mollets. En dessert : des gaufres (Belgique oblige).
La nuit est froide et le lendemain matin, les chaussettes mouillées sont bien cartonnées. Mais le soleil du matin nous réchauffe.

Mardi 21 août
La rivière devient paisible et s’élargit même pour former un lac. Il fait chaud et nous nous arrêtons pour un long pique nique au soleil. En milieu d’après midi, nous faisons une pause sur une petite île qui pourrait être un bivouac de rêve mais il est un peu tôt et nous poursuivons jusqu’à l’entrée des rapides où nous établissons notre dernier camp. Nous allons à pied repérer le premier rapide que nous franchirons le lendemain : on frise le IV et des blocs coupants et peu engageants parsèment le passage. Ces blocs résultent de l’utilisation de dynamite pour permettre aux trains de bois flottés – qui autrefois descendaient la rivière - de passer plus facilement. Excellent dîner de pâtes à la crème de poireaux accompagnées de champignons et de maquereaux en boîte.

Mercredi 22 août
Réveil avec un vent fort. Démontage du tipi juste avant la pluie et petit déjeuner sous le tarp. Steijn s’active à la Kelly kettle pour produire plein d’eau chaude pour le petit déj. Peter a prévu de nous faire passer les rapides sans les bagages et rendez-vous a été pris avec Armelle pour les charger sur la remorque ; à l’heure dite la VHF de Peter grésille et nous apercevons le camion et la remorque sur l’autre rive. Nous traversons la rivière, fort large à cet endroit. Nous nous délestons de nos bidons divers et c’est allégés que nous allons repérer le premier rapide. La rive droite semble offrir la meilleure ligne et nous tentons de mémoriser les passes. Peter fait équipe avec Dimitri et se met à l’avant pour envoyer le bateau dans les bonnes passes. Passage impeccable, puis il se met en sécurité, et Jean Raymond et moi remontons à pied jusqu’au bateau. Nous sommes bien concentrés et tout se passe bien jusqu’à ce que je fasse une petite erreur qui nous envoie taper un rocher. JR est un peu déséquilibré mais on se remet dans la bonne ligne et on termine le rapide avec les honneurs. Steijn et Maurilio passent à leur tour sans problème. Nous continuons la descente encore un peu, franchissons un autre curieux rapide en S et quand nous apercevons un gilet fluo, accroché à un arbre, nous nous arrêtons : c’est la fin du trip ! Nous remontons les gonflables jusqu’à la remorque, nous nous changeons et pique niquons sous un grand tarp à l’abri de la pluie qui tombe dru. Nous regagnons notre camp de base pour une douche chaude, quelques bières fraîches revigorantes et un dîner servi à table par nos hôtes norvégiens. On finit nos sacs et au dodo avant un lever à 6h pour prendre le bus scolaire qui, en une heure, nous transportera à Trysill. Nous avalons un café à la station service avant d’embarquer dans le bus express qui nous conduira à l’aéroport. Déjeuner de poisson dans un des restos de l’aérogare puis chacun doit gagner sa porte d’embarquement : qui pour Amsterdam, qui pour Paris, qui pour Stuttgart, qui pour Copenhague. Je suis le premier à m’envoler pour retrouver ma blonde et poursuivre mon périple dans les pays du nord.
Au final, un excellent trip dans une ambiance conviviale, de beaux paysages, des guides au top, et une logistique impeccable (j’ai une petite expérience en la matière), des repas gastronomiques. Si vous êtes tentés, allez jeter un coup d’oeil sur leur site : canad.be

François Parigot
“Everyone must believe in something. I believe I'll go canoeing.”
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Henri
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Re: Norvège 2018

Message par Henri »

Désolé François, mais je ne retiens que 2 choses : Gumotex (!!) et bouffe...
Henri
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