CR raid AN 2019 : la Hague / Cancale Comptes rendus des sorties 2019
Publié : mar. 3 sept. 2019 18:29
Depuis le temps qu’on pagaie dans les Anglo-Normandes on avait envie de faire ce raid. Les conditions étaient bonnes ce mercredi 21 : au moins trois jours de beau temps devant nous et de bonnes perspectives encore pour 3 jours après. Bertrand et moi sommes disponibles.
Nous avions prévu d’embarquer à Port Racine car le coeff de 66 rendait le départ de Goury, bateaux bien chargés, assez périlleux. Mais le coin étant très fréquenté, nous avons embarqué sur une cale à 1 km à l’Est. Premier coup de pagaie à PM+4 soit 14h, une heure de remontée N/No histoire d’éviter le badaboum. Nous naviguons dans un train de vagues pas bien méchantes qui finit par se calmer au large. Nous pagayons tranquillement en attendant la renverse qui nous emmènera vers Alderney. Tout se passe comme prévu et nous débarquons vers 18h à Saye bay où nous avons prévu d’aller au camping. Notre arrivée suscite beaucoup d’intérêt et de questions dont : Does your sail works ? que j’entendrai une dizaine de fois dans le trip.
Douche, restau au beach shak sur le port dont le fish and chips est très correct. Retour nocturne au camping.
Jeudi 22, le courant ne devient favorable qu’à PM+5, ce qui fait 16h30. Grasse matinée, qui footing, qui balade tranquille. Nous embarquons vers 13h30 pour aller manger en ville mais le timing se resserrant nous retournons au même restau que la veille où nous sommes très bien accueillis en tenue de kayakistes.. Nous réembarquons vers 15h30 et luttons pour remonter jusqu’aux étacs où nous allons rendre visite à nos amis les fous … de Bassan. Nous attaquons la traversée vers 16h, un peu avant la renverse. Mer belle, bonne visibilité. Nous voyons les îles se déplacer en fonction de notre avancée. Sark est en point de mire. Nous arrivons un peu avant 20h sur la pointe N et nous arrêtons sur une grève repérée par Bertrand dans un précédent trip. Le temps de monter le camp de vérifier la météo, il fait nuit. La météo étant bonne nous décidons de pousser jusqu’à Jersey avec la marée du matin.
Vendredi 23. Le réveil sonne à 5h du matin et nous sommes sur l’eau avant 7h malgré un portage malcommode sur la grève caillouteuse. Nous longeons Sark par l’Ouest, passons par le gouliot entre Brecquou et Sark, paysage grandiose. C’est le grand regret de ce trip : ne pas avoir eu le temps de passer une journée dans cette île magnifique que nous adorons. Le courant nous porte bien et nous décidons de tenter St Brelade sur la côte Sud en direct plutôt que de nous arrêter côte Nord et attendre la marée du soir. Ça se gâte avant la pointe Gros nez au NO, le courant nous éloigne pas mal. Il y a aussi une grosse houle de NO qui nous interdit tout arrêt sur la longue plage Ouest. Pour couronner le tout, la renverse se fait une heure avant ce que nous avions calculé. Nous faisons du 3km/h … La plage va nous sembler longue, longue, longue. Nous réussissons à trouver un peu de contre courant en nous mettant à la limite de déferlement des vagues, toujours un œil sur la droite. La vitesse remonte à 4,5/5 km/h. La chaussée du phare de Corbière étant trop dangereuse nous décidons de contourner par l’Ouest ce qui nous fait prendre le courant de face. La vitesse tombe à 1,5 voire 1 km/h avec le vent de Sud Est qui anime la mer Il faut piocher pendant une demie heure pour rejoindre le premier contre. C’est bien moulus que nous arrivons sur la plage près de St Brelade vers 15h après 8 h de pagayage. Quartier libre jusqu’au restau du soir où nous décidons d’aller en kayak. Tout est bourré de monde et à chaque fois on nous demande : Have you booked-No- Sorry . Nous finissons par trouver un chinois qui accepte de nous servir au bar. Nous décidons de continuer le trip vu que la météo est bonne. Nav de nuit pour le retour, montage du camp dans le vent.
Samedi 24. Lever 6h30 pour premier coup de pagaie 8h15 direction les Minquiers. Traversée tranquille. La fin de la montante nous pousse gentiment sur une mer belle. Le vent de S/E est moins fort que prévu et la voile marche ce qui me permet de ne pas trop me faire larguer par Bertrand. Une bande de dauphins vient nous tenir compagnie à une heure des Minquiers. Nous arrivons tranquillement vers midi. A peine arrivés, nous sommes invités par un couple d’îliens à boire le thé et nous passons un moment agréable. Bertrand va chercher sa bouteille de Porto pour trinquer avec nos hôtes. Repas léger, qui baignade, qui sieste. Comme nous sommes en forme, nous décidons de profiter du beau temps pour pousser jusqu’à Chausey que nous apercevons. Le courant est contraire mais coeff 41, on se dit qu’on a fait pire à Corbière. Nous prenons congé de nos hôtes à 15h30, direction Chausey. Nous surveillons la vitesse au GPS 4 puis 5 puis 6km/h. Nous mettrons 4h pour rejoindre le spot de bivouac au Nord de Grande île. Nous avons choisi ce spot pour la tranquillité mais ça se paye d’un gros portage. Nous finissons nos dernières provisions avant d’aller en direction du phare pour prendre la météo. Retour de nuit un peu erratique après avoir tenté un raccourci qui rallonge.
Dimanche 25. Lever 6h30, premier coup de pagaie vers 8h30 PM-6. Objectif port Pican. Il y a un bon 3 Beaufort ONO contre le jusant qui agite la mer. Conjugué à un reste de houle d’Ouest, cela complique la nav surtout pour Bertrand qui n’a pas de dérive. Ça se calme bien avec le flot et nous faisons une superbe arrivée sur la pointe du Grouin sous un angle inhabituel. Nous débarquons à 11h37 à Port Pican. Didier arrive presque aussitôt avec la voiture que j’avais laissée chez lui pour la navette. Nous sommes très bien reçus et c’est vers 14h30 que nous quittons Cancale pour aller chercher la voiture de Bertrand à la Hague. Retour Cesson 21h30.
Quelques enseignements : la qualité de l’accueil dans les Anglo-Normandes est exceptionnelle. Les gens sont curieux, accueillants, les garde côtes envoient les pêcheurs s’enquérir de votre situation. On aimerait la même sollicitude chez nous. Ne pas trop forcer même dans le dur pour pouvoir repagayer le lendemain sans douleur. L’importance de l’hygiène, pouvoir se laver pour ne pas avoir d’irritation. Partir avec du matériel éprouvé. J’ai fait l’erreur de prendre un gilet neuf et je me suis blessé sous les bras au bout d’une journée, merci la Biafine. J’ai fini le trip avec le gilet dans le fond du kayak…
Les stats :
580 km à 2 voitures pour la navette.
En kayak
La Hague/Alderney : 27 km en 4h
Alderney/ Sark : 37 km en 4h30
Sark/Jersey : 39 en 8h non stop
Jersey /Les Minquiers : 26 km en 4h + Les Minquiers/Chausey 22 km en 4h
Chausey/Port Pican : 22 km en 3h
Soit un total de 173 km (93 milles) en 5 jours. C’est un trip de galériens mais nous étions contraints par l’emploi du temps de Bertrand qui n’avait que 5 jours. A refaire sur 10/12 jours de beau temps pour le faire tranquillement et avoir le temps de marcher notamment sur Sark et d’aller sur Herm et Guernesey.
Patrick
Nous avions prévu d’embarquer à Port Racine car le coeff de 66 rendait le départ de Goury, bateaux bien chargés, assez périlleux. Mais le coin étant très fréquenté, nous avons embarqué sur une cale à 1 km à l’Est. Premier coup de pagaie à PM+4 soit 14h, une heure de remontée N/No histoire d’éviter le badaboum. Nous naviguons dans un train de vagues pas bien méchantes qui finit par se calmer au large. Nous pagayons tranquillement en attendant la renverse qui nous emmènera vers Alderney. Tout se passe comme prévu et nous débarquons vers 18h à Saye bay où nous avons prévu d’aller au camping. Notre arrivée suscite beaucoup d’intérêt et de questions dont : Does your sail works ? que j’entendrai une dizaine de fois dans le trip.
Douche, restau au beach shak sur le port dont le fish and chips est très correct. Retour nocturne au camping.
Jeudi 22, le courant ne devient favorable qu’à PM+5, ce qui fait 16h30. Grasse matinée, qui footing, qui balade tranquille. Nous embarquons vers 13h30 pour aller manger en ville mais le timing se resserrant nous retournons au même restau que la veille où nous sommes très bien accueillis en tenue de kayakistes.. Nous réembarquons vers 15h30 et luttons pour remonter jusqu’aux étacs où nous allons rendre visite à nos amis les fous … de Bassan. Nous attaquons la traversée vers 16h, un peu avant la renverse. Mer belle, bonne visibilité. Nous voyons les îles se déplacer en fonction de notre avancée. Sark est en point de mire. Nous arrivons un peu avant 20h sur la pointe N et nous arrêtons sur une grève repérée par Bertrand dans un précédent trip. Le temps de monter le camp de vérifier la météo, il fait nuit. La météo étant bonne nous décidons de pousser jusqu’à Jersey avec la marée du matin.
Vendredi 23. Le réveil sonne à 5h du matin et nous sommes sur l’eau avant 7h malgré un portage malcommode sur la grève caillouteuse. Nous longeons Sark par l’Ouest, passons par le gouliot entre Brecquou et Sark, paysage grandiose. C’est le grand regret de ce trip : ne pas avoir eu le temps de passer une journée dans cette île magnifique que nous adorons. Le courant nous porte bien et nous décidons de tenter St Brelade sur la côte Sud en direct plutôt que de nous arrêter côte Nord et attendre la marée du soir. Ça se gâte avant la pointe Gros nez au NO, le courant nous éloigne pas mal. Il y a aussi une grosse houle de NO qui nous interdit tout arrêt sur la longue plage Ouest. Pour couronner le tout, la renverse se fait une heure avant ce que nous avions calculé. Nous faisons du 3km/h … La plage va nous sembler longue, longue, longue. Nous réussissons à trouver un peu de contre courant en nous mettant à la limite de déferlement des vagues, toujours un œil sur la droite. La vitesse remonte à 4,5/5 km/h. La chaussée du phare de Corbière étant trop dangereuse nous décidons de contourner par l’Ouest ce qui nous fait prendre le courant de face. La vitesse tombe à 1,5 voire 1 km/h avec le vent de Sud Est qui anime la mer Il faut piocher pendant une demie heure pour rejoindre le premier contre. C’est bien moulus que nous arrivons sur la plage près de St Brelade vers 15h après 8 h de pagayage. Quartier libre jusqu’au restau du soir où nous décidons d’aller en kayak. Tout est bourré de monde et à chaque fois on nous demande : Have you booked-No- Sorry . Nous finissons par trouver un chinois qui accepte de nous servir au bar. Nous décidons de continuer le trip vu que la météo est bonne. Nav de nuit pour le retour, montage du camp dans le vent.
Samedi 24. Lever 6h30 pour premier coup de pagaie 8h15 direction les Minquiers. Traversée tranquille. La fin de la montante nous pousse gentiment sur une mer belle. Le vent de S/E est moins fort que prévu et la voile marche ce qui me permet de ne pas trop me faire larguer par Bertrand. Une bande de dauphins vient nous tenir compagnie à une heure des Minquiers. Nous arrivons tranquillement vers midi. A peine arrivés, nous sommes invités par un couple d’îliens à boire le thé et nous passons un moment agréable. Bertrand va chercher sa bouteille de Porto pour trinquer avec nos hôtes. Repas léger, qui baignade, qui sieste. Comme nous sommes en forme, nous décidons de profiter du beau temps pour pousser jusqu’à Chausey que nous apercevons. Le courant est contraire mais coeff 41, on se dit qu’on a fait pire à Corbière. Nous prenons congé de nos hôtes à 15h30, direction Chausey. Nous surveillons la vitesse au GPS 4 puis 5 puis 6km/h. Nous mettrons 4h pour rejoindre le spot de bivouac au Nord de Grande île. Nous avons choisi ce spot pour la tranquillité mais ça se paye d’un gros portage. Nous finissons nos dernières provisions avant d’aller en direction du phare pour prendre la météo. Retour de nuit un peu erratique après avoir tenté un raccourci qui rallonge.
Dimanche 25. Lever 6h30, premier coup de pagaie vers 8h30 PM-6. Objectif port Pican. Il y a un bon 3 Beaufort ONO contre le jusant qui agite la mer. Conjugué à un reste de houle d’Ouest, cela complique la nav surtout pour Bertrand qui n’a pas de dérive. Ça se calme bien avec le flot et nous faisons une superbe arrivée sur la pointe du Grouin sous un angle inhabituel. Nous débarquons à 11h37 à Port Pican. Didier arrive presque aussitôt avec la voiture que j’avais laissée chez lui pour la navette. Nous sommes très bien reçus et c’est vers 14h30 que nous quittons Cancale pour aller chercher la voiture de Bertrand à la Hague. Retour Cesson 21h30.
Quelques enseignements : la qualité de l’accueil dans les Anglo-Normandes est exceptionnelle. Les gens sont curieux, accueillants, les garde côtes envoient les pêcheurs s’enquérir de votre situation. On aimerait la même sollicitude chez nous. Ne pas trop forcer même dans le dur pour pouvoir repagayer le lendemain sans douleur. L’importance de l’hygiène, pouvoir se laver pour ne pas avoir d’irritation. Partir avec du matériel éprouvé. J’ai fait l’erreur de prendre un gilet neuf et je me suis blessé sous les bras au bout d’une journée, merci la Biafine. J’ai fini le trip avec le gilet dans le fond du kayak…
Les stats :
580 km à 2 voitures pour la navette.
En kayak
La Hague/Alderney : 27 km en 4h
Alderney/ Sark : 37 km en 4h30
Sark/Jersey : 39 en 8h non stop
Jersey /Les Minquiers : 26 km en 4h + Les Minquiers/Chausey 22 km en 4h
Chausey/Port Pican : 22 km en 3h
Soit un total de 173 km (93 milles) en 5 jours. C’est un trip de galériens mais nous étions contraints par l’emploi du temps de Bertrand qui n’avait que 5 jours. A refaire sur 10/12 jours de beau temps pour le faire tranquillement et avoir le temps de marcher notamment sur Sark et d’aller sur Herm et Guernesey.
Patrick